Sons longs et courts

J’ai récemment écrit une leçon sur la conjugaison du présent, et 2 nouvelles difficultés y étaient apparues. Je parlerai ici de l’une d’elles: le doublement de la voyelle

Prenons le verbe nemen. Pour le conjuguer, je dois garder la racine et enlever la terminaison de l’infinitif:

Nemen :

1) “nem”= racine
2) “en” = terminaison de l’infinitif

Le problème, c’est que “nemen” se prononce “némen”, le 1er “e” est long. En néerlandais, on aime conserver les sons, et surtout s’ils sont longs ou courts. Si on écrit donc “ik nem”, cela se prononce “ik nèm”, alors qu’on veut conserver “ik ném”. Voyons comment la prononciation fonctionne:

!! Le paragraphe suivant peut sembler compliqué. il ne l’est pas. il suffit de comprendre la logique. Relisez-le plusieurs fois si nécessaire, vous y viendrez à bout! 😉

Première chose à savoir: en néerlandais, la prononciation est très importante. Il est important de savoir comment prononcer les sons. Les voyelles (a, e, i, o, u) peuvent être longues, ou courtes.
Repronons notre verbe “nemen”. Ce mot est composé de 2 syllabes:

  1. ne
  2. men

La première se terminant par une voyelle “e“, et la deuxième par une consonne “n“. Il faut savoir que, quand une syllabe se termine par une consonne, cette consonne va empêcher la voyelle précédente d’être longue. Elle va jouer le rôle de frein. On peut voir cela dans “ne/men”, où la première syllabe, “ne“, ne se termine pas par une consonne. Il n’y a donc rien pour la freiner, pour compresser, comprimer le “e“. Le “e” peut donc être long et est prononcé “néééééé”.

Dans la deuxième syllabe, il y a une consonne pour compresser la voyelle précédente -> “men, où le “e” se prononce comme dans le mot français “que”. C’est un son court.

Autre exemple pour que ce soit clair: eten. Ce verbe se prononce “éten” car il est coupé en deux après le premier “e” (e/ten). La première syllabe est longue car se termine par une voyelle. Il n’y a donc pas de consonne pour la comprimer empêcher le “e” d’être long. Rien n’arrête le “e”, donc il est long -> il se prononce “ééé”. Pour la deuxième syllabe, elle se termine par “n”, une consonne, qui  va donc compresser le “e” qui la précède -> la syllabe va donc se prononcer comme “ten”, dont le “e” se prononce toujours comme dans “que”.

Pour en revenir à la conjugaison, quand on veut conjuguer “nemen”, qui se prononce “némen”, on aura donc tendance à écrire “ik nem”, mais dans ce cas, le “e” est court, car il est oppressé par le “m” qui le suit et qui finit la syllabe. Pour le conserver long, comme dans l’infinitif “némen”, on va doubler le “e”. En effet, lorsqu’une voyelle est doublée, elle est TOUJOURS prononcée longue. Cela permet donc de “contrecarrer” l’effet de la consonne qui la suit. De cette façon, la voyelle reste longue, même si elle est suivie d’une consonne qui termine la syllabe -> “ik neem”, qui se prononce “ik néééém”. Donc, cela donne ik neem, je neemt (on rajoute un “t” pour la conjuguaison de “je”, la deuxième personne du singulier), hij neemt (idem), we nemen, jullie nemen, ze nemen.

Pour “eten”, cela donne ik eet, je eet (on a déjà un “t”, on n’en rajoute donc pas), hij eet, we eten, jullie eten, ze eten.

En conclusion, il est simple de savoir quoi faire:

  • découper le verbe en syllabe.
  • regardez si la voyelle est compressée ou non.

Regardez donc si la syllabe est :

  • “ouverte” (si elle se termine par une voyelle, comme dans  la première syllabe de “eten” ou “nemen”, où le son est long, car il n’y a pas de consonne après la voyelle à la fin).
  • ou si elle est fermée (comme dans “neem” ou “eet”, où une consonne vient terminer la syllabe et compresse la voyelle précédente, ce pourquoi il faut doubler la voyelle pour la garder longue).exemples:
  1. weten: “wé/ten” -> ik weet, je weet, hij weet, we weten, jullie weten, ze weten.
  2. geven: “gé/ven”-> ik geef, je geeft, hij geeft, we geven, jullie geven, ze geven.
  3. heten: “hé/ten”-> ik heet, je heet, hij heet, we heten, jullie heten, ze heten.